Madagascar, l'île continent

Bye bye la Tanzanie, après un mois passé en Afrique australe, nous nous envolons vers une nouvelle contrée, à quelques kilomètres de là seulement, une des plus grandes îles du monde, appelée aussi le 8eme continent, Madagascar! 

Après un dernier au revoir au Kilimandjaro, vu du ciel côté kényan (on ne l'a jamais aussi bien vu et aussi beau en plus, quel plaisir de le revoir ) et quelques heures de vol, nous voilà débarqués pour mon plus grand plaisir sur l'île rouge! 

C'est mon troisième séjour à Mada, j'affectionne tout particulièrement ce pays où je vis des moments incroyables à chaque fois. Je suis toujours aussi excitée d'arriver ici, et de faire découvrir  à JC, cette île qui me passionne par sa biodiversité, ses multi-ethnies culturelles, ses paysages à couper le souffle et ses millions de sourires malgaches!

Après la dislocation du mystérieux continent Gondwana, dont Mada faisait partie il y a 240 millions d'année, l'île se découpe en forme de pied gauche légèrement incliné, comme si les mutations géologiques avaient voulu laisser une empreinte géographique!

Madagascar a été façonnée par des peuples afro-asiatiques venant d'horizons divers : Afrique, Sud-Est asiatique (Indonésie), Proche-Orient, Europe… pour créer la société pluriculturelle malgache. Ce pays de 22 millions d’habitants compte 18 ethnies distinctes et chacun parlant son propre dialecte.

Madagascar réunit une véritable mosaïque de paysages. L’île est faite de contrastes entre le bush du grand Sud, les forêts humides de l’est, les hauts plateaux granitiques du centre, parfois surmontés de massifs volcaniques et les savanes des collines de l’ouest.

Ici se succèdent falaises, forêts, lagunes, crêtes, rivières, cascades, savanes, vallées, plateaux, collines, lacs, fleuves bordés par 5000 kms de littoral. 

Les zones climatiques épousent cette géographie avec de nombreuses nuances entre les quatre extrémités de l'île, que nous allons essayer d'apprécier pendant ces six semaines à venir durant cet hiver austral, c'est à dire la saison des pluies voire cyclonique pour certaine région! De Nosy Ste Marie à Fort Dauphin en passant par Antsirabe au centre, puis de Morondava à Diego Suarez pour terminer à Nosy bé. Nous allons voyager en taxi brousse, en bateau, en tuk tuk, ce qui nous permet de rêver Madagascar et de laisser court à notre imagination pendant de longues heures...

Cette variété de climat, de relief a favorisé le développement d'une faune et d'une flore unique au monde. Chaque année de nouvelles espèces endémiques sont découvertes. Ce sont au total, 41 mammifères, 61 reptiles, 69 amphibiens, 17 poissons, 42 invertébrés et 385 plantes qui ont été découvertes sur l’île, soit plus de 600 nouvelles espèces animales et végétales! Madagascar est aussi le repère des baleines à bosse de juin à novembre, qui viennent mettre bas dans le lagon de Ste Marie. Les requins baleines affectionnent pour leur part, les eaux de Nosy Be à l'ouest de septembre à novembre.

Cette biodiversité est cependant menacée par la déforestation, pour la construction des maisons locales sur pilotis en feuille d'arbres du voyageur et la construction des pirogues fait du bois de l'arbre du fruit à pain.

Les malgaches continuent de pratiquer illégalement la technique du brûlis sans ce soucis des conséquences. Le riz manque et c'est la priorité, il faut tenter la culture.

Nous atterrissons à Antananarivo, la capitale. La couleur est clairement annoncée dès notre premier pas à la sortie de l'aéroport, par la mendicité ... Mon cœur se serre, rien n'a changé, pas d'évolution ici en 5 ans. La basse ville est un ramassis d'immondices, et de tout ce qui va avec. Des femmes et des enfants qui crèvent de faim! On assiste à des scènes terribles. Je vais m'abstenir de vous les décrire, on a vu assez de violence ces dernières semaines... #noussommescharlie#

Il faut vraiment avoir le cœur accroché ici, surtout quand on sait qu'au mois de novembre, 138 cas de peste on été déclaré par l'agence sanitaire de l'institut pasteur et par l'OMS, dont 47 mortels...Cette maladie est véhiculée par les puces des rats des bidonvilles de la capitale, qui n'avait plus connue d'épidémie depuis plus de 10 ans.

En 2014, Madagascar faisait parti des dix pays les plus pauvres du monde en se classant à la 6ème place.