Jaisalmer et son fort |
Une fois passée les portes de la citadelle, c'est enfin pénétrer dans un petit havre de paix, loin des grandes villes indiennes bruyantes et agaçantes! A Jaiselmer, les voitures ne peuvent circuler à l'intérieure de la citadelle; seules les vélos et scooters peuvent se frayer un chemin dans les dédales des petites ruelles! Même les tuktuks n'iront pas bien loin, stoppés par des travaux incessants dans la cité, les marchés quotidiens et les vaches méditatives qui marquent leur territoire!
Enfin un peu de calme... Ça fait du bien, on commençait à désespérer!! Mais, évidemment avec nos peaux de blancs bec, nous sommes repérés à chaque coin de rue! Le truc ici, c'est le "camel safari", tout le monde va essayer de nous vendre ce fameux safari, qui rapporte un maximum d'argent! Certaines guesthouse offre même une nuit si on leur prend un safari! Évidemment, nous ne sommes pas intéressés, nous avons eu la chance de faire du chameau en Mongolie à deux uniquement, hors des sentiers battus, c'est pas pour en faire, à la queue leuleu avec d'autres touristes! Au passage, il fait 42 degrés aujourd'hui en ville, contre 53 dans le désert de Thar!
Heureusement la ville revêt d'autres aspects historiques et architecturaux que le "camel safari". C'est ici, à Jaiselmer, ancienne cité caravanière, que pendant près de mille ans, des caravanes chargées d'épices, de soie et d'opium se préparaient à affronter la traversée du fameux désert de Thar pour se rendre en Occident, d'où son surnom de ville doré, dans le sens de sa prospérité! On pourrait aussi lui attribuer ce nom à cause de couleur ocre, sable qui lui donne un petit côté "mille et une nuits".
La première pierre de la citadelle est posée en 1155, au sommet d'une colline triangulaire; pour faire face aux pillards et aux guerriers, qui ont toujours voulu s'emparer de la ville commerçante. Sept ans après se dressait une puissance citadelle, elle fut néanmoins prises à plusieurs reprises! Des boulets de pierres sont toujours prêts à l'emploi entre chaque tour de guets au cas où des badauds tenteraient une incursion!!
A l'intérieur de la citadelle se trouve biensur le palais de Jaiselmer, qui mît plus de 3 siècles à être battis pour devenir un labyrinthe de couloirs, de cours, de terrasses et de petits escaliers!
Succès touristique oblige, les ruelles de la ville haute abrite un vrai bazar de boutiques qui proposent tous les mêmes articles, à prix parfois exorbitants, beaucoup plus élevé qu'en ville basse! Un marchandage des plus fermes s'impose, on peut largement diviser le prix par 3 sans en avoir honte! Un couturier a essayé de nous vendre une tunique et un pantalon d'excellent coton pour 2500 roupies, soit 37€, ils nous a vous venir celui là!! Heureusement, nous avons rencontré deux chinoises super sympa qui nous ont emmenées dans leur boutique fétiche "mega cheap" ( c'est pour dire, elles ont acheté 10 fringues chacune! ) et nous aussi on a fait de bonnes petites affaires, le pantalon et la tunique, certes de moins bonne qualité pour 400 roupies, et une paire de boucle d'oreilles en prime!
A l'intérieur de la citadelle, face au palais, on retrouve des temple Jaïns, ils sont au nombre de 7 sanctuaires et forment une vraie petite cité religieuse, qui témoigne de l'importance de cette communauté encore aujourd'hui très présente à Jaiselmer.
Une seconde muraille vient renforcer les défenses de la citadelle et la ville basse apparaît avec de nouveaux quartiers, avec des somptueuses "Haveli", les anciennes maisons des marchands! Aujourd'hui, les fameuses "Haveli" du Rajasthan sont devenues des échoppes de fringues à touristes au rez de chaussez, des guesthouse à l'étage et des restaurants avec vues panoramique sur le toit! Autant dire, que Jaiselmer a su tirer profit du tourisme! Actuellement, en basse saison, et qui plus est, en période de ramadan, on ne peut pas dire que le ville attire de nombreux touristes!
Heureusement, quelques "Haveli" ont su être préservé! Les "Haveli" sont des maisons de maître remarquables, érigées à partir du XVIIIe siècle par des riches négociants "marwaris". Ces habitations de gré ou de bois décorent finement les façades, les balcons et les loggias des habitations; mais pas seulement! Cette architecture était parfaite au usage sociaux et familiaux de l'époque. En effet, à l'époque, hommes et femmes étaient séparés, chacun avait ses quartiers! Pendant que ces messieurs étaient affairés à leur business dans une cour apparente, les femmes, elles, étaient dans une seconde cour dérobée, à l'abri des regards indiscrets! Cette espace entièrement et uniquement dévolu aux femmes s'appelle le "Zenana". Les façades richement sculptées à la main dans le grès forment des petites formes géométriques permettant d'observer ce qui se passe à l'extérieur sans être vue! Les "Haveli de Patwon-ki" ont été construite par un riche marchand au XIXe siècle pour chacun de ces 5 fils; et 3 d'entre elles peuvent être visité ou juste observés depuis des bancs installés en face de l'une d'entre elle!
A 6 kms, à Bara Bagh, nous avons su qu'il y avait une ancienne nécropole des souverains de Jaiselmer. La zone n'est vraiment pas touristique, mais nous avons quand même réussi a trouvé un tuk-tuk qui a bien voulu nous emmener pour 60 roupies! C'est que, l'on devient super bons en négociation, forcément le gars pensait nous attendre un heure pendant la visite et faire aussi le retour pour 120 roupies, ils sont tellement malins!!! Mais, queneni, on sait qu'il y a un bus qui passe toutes les heures!! Bref!! On paye le droit d'entrée car oui, il y en a un. Et on accède au site, un peu abandonné faut le dire et aussi envahit en contre bas par les éoliennes! Mais nous sommes les spécialistes du cadrage!! Quelques "Chhattri" sont en ruine, mais certains ont conservé les stèles représentant les rois défunts et leurs veuves mortes en "Sati".
On fait aussi la rencontre du petit Kasser, 8 ou 9 ans peut être! Il est timide, mais essaye de nous parler dans un anglais très approximatif! Kasser sait compter jusque 12, après il a oublié!! JC lui offre du coup naturellement un cours d'anglais! La séance dure bien 30 minutes, car l'apprentissage est long, effectivement en plus de lui apprendre à compter jusque 20, JC lui a écrit les chiffres sur un bout de papier en écriture latine! L'échange est vraiment mignon, Kasser s'applique à bien compter, mais il butte constamment sur le 8, le 13 et le 18! JC lui fait bien répéter 50 fois! Il finit par y arriver, fièrement! Une fois parti, il nous court même après pour nous réciter une dernière fois sa leçon. On a jamais donné d'argent à quelqu'un, qui plus est à un enfant, depuis notre départ, mais on trouvé que Kasser méritait bien une petite récompense pour sa persévérance! Nous sommes contre la mendicité, même si on a bien souvent mal au cœur, surtout ici en Inde. Mais on ne veut pas habituer les locaux à recevoir gratuitement, à attendre de l'argent des touristes. Donner de l'argent sans contrepartie n'incite pas la population locale à s'en sortir!
Bon, voilà, c'était notre petit quart d'heure philosophique / réflexions de voyage du jour!!
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