dimanche 25 janvier 2015

Nosy Ste Marie, ancien repaire des pirates !!

Notre premier jour est consacré à la visite du cimetière des pirates et de l'île des Forbans!
Notre guide se nomme Camara, et pour commencer il nous emmène sur l'île principale, pour découvrir le fameux cimetière des pirates, mais pas seulement, il y a aussi des corsaires, une petite fille de 4 ans, et en fait tous le européens qui sont morts à Ste Marie, pour la plupart français. L'ambiance n'a rien de macabre, au contraire le soleil brille et le cimetière est entouré par des arbres de voyageurs, on se sent à l'aise, même si Camara s'assoie parfois sur des tombes non identifiées. On retiendra les noms, du commandant Jean-Marie Le Thomas, de Joseph-Pierre Lechartier, la petite Aimée-Marie âgée de 4 ans et de James Kum, un des seuls pirates, dont seul le monument commémoratif est présent, puisqu'il a été pendu aux États Unis pour avoir détourné 5 navires de la flotte américaine. Les autres stèles non identifiées, car elles sont faites de corail, sont les tombeaux de vrais pirates, dont l'érosion emporte avec elle à tout jamais le secret de leur identité. 
Chaque année, des expéditions sont menées pour retrouver le trésor caché des pirates! Didi, le réunionnais, a trouvé l'année passée des assiettes et des couverts enfouis à quelques mètres sous nos pieds. En 2008, des américains sont repartis d'après la rumeur avec un trésor, le gardien a touché 30 000€ pour se taire. Sauf que tout se sait sur une toute petite île, et que son enrichissement soudain a mis la puce à l'oreille aux autres gardiens! Aujourd'hui, il vit seul dans un endroit reculé, écarté du peuple St Mariens.  


Camara nous embarque ensuite dans sa pirogue pour visiter l'îlot d'en face, là où ils vivaient. Il ne reste forcément rien d'éloquent, si ce n'est ce passage secret souterrain pour évacuer l'île en cas d'abordage, qui arrivait jusqu'au fort de Ste Marie, soit à plus de 500m! Évidemment, le tunnel datant de plus de 250 ans, a été fermé il y a bien longtemps pour éviter des tragédies! 


On termine cette journée par la visite du Fort construit par les français vers 1826. Il ne reste que les murs des édifices qui auraient pu perdurer si seulement on les avait entretenus. Aujourd'hui, c'est un camp militaire, 27 gars de la 302eme compagnie, se réunissent les lundis matins pour faire leur rassemblement, leur rapport!


C'est Nirina, un malgache d'une quarantaine d'année qui est de service ce week end! Il nous fait la visite du fort, de sa compagnie, de l'infirmerie, mais aussi de la prison, enfin devrais je dire le cachot! Ici aussi, il y a un tunnel secret qui débouche sur la plage, mais là encore, il a été condamné. Dommage! Nirina nous parle péniblement de la prison, pour l'avoir connu, il a fait une semaine de trou en 2006 pour état d'ébriété en service. Une semaine dans 3m2 à même le sol dans le noir complet, pour seul repas un bol de riz. Sa sortie s'est soldée par 3j d'hospitalisation à Tamatave. Depuis, il n'a plus jamais touché une goutte d'alcool! Quand il ferme les portes du cachot, on sent que cette visite suscite encore chez lui de vifs souvenirs.

Le lendemain, nous allons à la découverte de l'île par l'extreme nord est, pour découvrir les piscines naturelles. Après 30 kms de route impeccable, et oui, nous sommes vraiment chanceux, car cette route commencée 2 ans plus tôt vient de s'achever fin septembre 2014 et elle change la vie de pas mal de monde! 
A Ambodiatafana, un jeune homme au strabisme et au nystagmus prononcé, se dit le gardien coutumier de cette terre. Il y a des "fady", ces interdits qu'il faut respecter selon la coutume, et biensûr payer!! Mais biensûr!! Je lui dis que je suis au courant pour la coutume, il ne faut pas marcher à chaussures sur la plage, mais que nous n'avons pas besoin de "guide", nous connaissons le chemin. Un couple de russe se fait avoir par le frangin du gardien, lui aussi au strabisme mais moins prononcé! Je suis bien décidée à ne rien payer pour nager dans l'eau!! Mais en contrepartie, on lui promet de manger chez lui, mais il faut qu'il baisse ses tarifs, c'est trop cher pour nous! 
Ces grandes piscines sont plutôt jolies, le corail est abondant et bien préservé, et vu le nombre d'oursins, y'a pas grand monde qui doit s'aventurer bien loin, comme nous l'avons fait. Armés de nos superbes palmes Mares, nous dépassons facilement la barrière de corail pour se retrouver sur une paroi granitique d'au moins 15 à 20m de profondeur, puis sur un fond sablonneux. Apparemment on peut parfois y croiser des requins gris et des pointes noires. On a vu quelques carangues et un petit mérou, rien de plus. Mais un chasseur est remonté le sourire aux lèvres, avec un beau mérou de 20kg qu'il a vendu au frangin, qui a le Resto face aux piscines. Et nous, on mange chez l'autre, Grhhhh, bon on aura quand même de la carangue sauce vanille accompagnée de riz pour 3€! 
Tous les deux, ont chacun un restaurant, un sur la plage, l'autre sur la colline, ils sont en froid pour une histoire de vol de bicyclette. On a pas tout compris l'histoire, en plus JC avait du mal à le regarder et commence à faire des blagues un peu pourries sur son champs de vision! 

Sur le retour, on s'arrête à la cascade entre la crique et le centre ville, après un pont qui passe au dessus de la mangrove, impossible de me souvenir du nom à rallonge du village, pourtant nous y sommes allées 3x, c'est mon endroit préféré de l'île, une vraie thalassothérapie à ciel ouvert, où les poissons d'eau douce vous font un petit gommage en prime. Je ne sais pas d'où vient cet eau réellement, mais cette cascade sert à tout! Les gosses ( pas que ... JC aussi ) viennent y jouer et faire des bombes dans l'eau! D'autres comme moi, se prélasser dans l'eau fraîche. Les femmes font forcément un brin de lessive. Et pour d'autres c'est carrément la grande toilette complète! C'est au final, un endroit très convivial, où tout le monde s'échange des sourires de bienvenue et où l'on raconte son compte! 


La côte Est est envoûtante, encore plus paisible et sauvage que le nord, avec son immense lagon bordé de villages de pêcheurs à l'ombre des soanambo et des cocotiers.


Nous traversons de minuscules villages malgaches au bord de la route, puis ensablés, voire même confinés dans la forêt ou dans des cocoteraies. Les sourires d'enfants et les bonjours fusent sur notre passage. Malgré la route insupportable pour notre derrière, avec ses 20 kms de piste, notre scooter 50 cm3 peine à nous emmener dans les chemins tortueux et caillouteux, mais aussi marécageux. Nous arrivons avec bravoure à destination, bon on casse quand même la béquille du scoot, que JC réparera allègrement avec une liane trouvée sur le bas côté de la route, mais au final c'est sans importance, ça fera encore un accessoire de moins sur le scooter malgache!
Nous découvrons des kilomètres et des kilomètres de sable blanc, à perte de vue sans aucun hôtel. Alors que l'ouest est bordé principalement de mangrove, il faut aller à l'extrême sud pour trouver ce genre de plage. JC fait un peu le kéké à rouler comme un malade sur le sable blanc immaculé sans aucunes traces, un gosse... 


On a qu'une seule envie se mettre à l'eau, en deux pas on n'a plus pieds, nous sommes dans un aquarium naturel sur 5 à 6 mètres de profondeur jusqu'à la barrière de corail. Riche en faune et en flore sous marine, mais avec de forts courant qui nous projettent contre la barrière de corail. Impossible de la franchir, sans s'exploser sur le corail ou sur les oursins noirs et violets! On contourne donc par la gauche la barrière pour sortir du lagon. 
On croise trois jeunes, en explorant les fonds marins. Un faisait office de piroguier et videur de poissons, un autre chassé au harpon et le troisième chassé à la broche les poulpes cachés sous les patates de corail. Leur panière était pleine de poissons, ils vendrons une partie au village et garderons une partie pour leur famille.

En 2012, un grand cachalot de 8m de long c'est échoué, le 18 mars, sur la plage du lagon sud est à Ambodiforaha. Son squelette est exposé à la sortie du port! 


La nature vous donne tout ce que vous avez besoin. La foret est ouverte à tous, chacun peut y ramasser du manioc, des feuilles de brèdes, des noix de coco. Une vraie vie de Robinson Crusoé!!   La ville a mis à disposition des habitants de l'eau courante quasiment partout sur l'île même à l'est. Mais ce qu'il manque ici c'est le riz, malgré de nombreuses rizières et des tentatives de plantation après le brûlis, le riz a du mal à prendre, l'eau de la mer porte ravage toutes les cultures. Idem les légumes viennent de Tana ou Tamatave. L'importation coûte cher!

Ici, zéro délinquance, il n'y a pas de prison, juste une minuscule gendarmerie et un poste de police. Les règlements de compte se règlent de façons traditionnelles...!! En 2012, deux gars de Tana sont venus régler un litige avec un îlien, il a fini poignardé! Les St Mariens n'ont rien laissé passer, les deux types de Tana ont fini découpé en morceau, à la machette face à la police qui n'a rien plus faire, à part récupérer les corps, une fois le travail terminé! En 2014, un homme s'était enfui dans la foret pour se cacher après avoir tué sa femme lors d'une dispute conjugale, idem... Les St Mariens l'ont retrouvé avant la police et la gendarmerie, il a fini coupé en petits morceaux. 
Les St Mariens font leur justice locale et sont extrêmement tenaces et solidaires.

Pour notre dernier jour nous devions plonger, mais la météo en a décidé autrement, on attendait du vent et des vagues, mais pas autant, et encore moins ce torrent de pluie! Bref, avis de tempête, aucun bateau ne sort, et c'est idem pour demain, où la météo prévoit encore plus de vent, de vagues et de pluie! On évite le cyclone, ça sera pour l'île Maurice... On se décide du coup à prendre nos billets retour pour le premier bateau de lundi à 05h, histoire d'être certain d'avoir une place! Et on prend les deux dernières, ouf, on a pas trop envie d'être coincé, lundi il y a une fenêtre météo, il faut en profiter et mettre les voiles!! 

On décide de faire un petit tour au sud de la ville, et on découvre un 4ème orphelinat, ce qui nous interpèle quand même! Pourquoi existe il autant d'orphelinats, pour cette toute petite île. Est ce à cause des cyclones? D'une épidémie? On décide de frapper à la porte du centre d'Ambodifotatra, tenu par les sœurs de Ste Marie. Actuellement, les sœurs accueillent 38 enfants de 4 à 20 ans. En fait, ces enfants viennent de familles pauvres dont les parents ne peuvent subvenir à leurs besoins, certains ont été abandonné ou leurs parents sont décédés. Il est impossible d'adopter un enfant malgache de Ste Marie, on peut cependant le parrainer pour lui apporter un soutien matériel ou financier. Les sept sœurs se relayent à l'orphelinat, au cours d'enseignement, au dispensaire et même à la maternité. Elles n'arrêtent pas une minute mais gardent le sourire. Ste Marie est pourtant une privilégiée et une des régions les moins pauvres de Madagascar grâce au tourisme. 

10 commentaires:

  1. Attention JC de ne pas te disputer avec ma filleule.......... sinon hop en ptits morceaux!!! On ne rigole pas là bas!

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    1. Ahaha!! Il fait parfois son soyeux, mais il se tient à carreau!! Non, ça va on dispute pas! Je râle un peu dans les transports en commun, mais sinon je suis un ange :)

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    2. C'est un beau périple, des paysages pleins les yeux et des souvenirs à n'en plus finir... Bisous vous deux. Je pense chaque jour à vous.

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  2. La partenaire de M.Claude

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    1. Alors MC, tu es bien arrivée au Mexique!? Continuez à nous donner des nouvelles surtout! Gros bisous!

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  3. Ils rigolent pas la bas dit donc ça fait froid dans le dos !!

    Il ne pouvait pas s'abstenir de te montrer ses qualités de pilote, c'est J-C !! Ça m'étonne même pas 😉

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  4. Il Ne peut pas s'empêcher! Tu connais ton frère...

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