Antananarivo, la capitale

La ville de Tana s'organise en trois niveaux, la basse ville s'articule autour de l'avenue de l'indépendance et ses arcades, jusqu'au plan d'eau en forme de cœur. En contrebas, de cette ancienne place, ancien lieu des parades militaires, il reste la très belle gare ferroviaire, transformée en galerie commerciale, avec son café de la gare, certainement un des endroits des plus chics et gastronomiques de Tana!

Passé cette gare, que vous alliez à droite ou à gauche, vous vous diriger malheureusement au cœur de la misère et de la crasse...La ville s'organise comme la classe sociale, au plus on monte dans la ville, au plus la richesse apparaît clairement. 

La haute ville regorge de monuments et de vestiges, témoins d'un passé historique qui a connu des petites heures de gloire, c'est l'âme d'Antananarivo. Une des capitales les plus pittoresques au monde. La ville est bâtie comme toutes les places fortes au sommet d'une colline, elle s'est étendue en Y sur les collines voisines, pour investir ensuite les coteaux et viabiliser au fil des siècles les marécages en contrebas.

Pour les passionnés d'histoire et d'anecdotes, je vous conseille de faire le circuit proposé par l'office du tourisme. Avec Tina, un jeune malgache d'une trentaine d'années, nous déambulons dans la ville sur les traces de ceux qui ont écrit l'histoire de Madagascar.

Après avoir traversée les anciens bâtiments du quartier administratif, nous commençons la visite par le palais présidentiel d'Ambohitsorohitra, où il est strictement interdit de prendre des photos. C'est un très beau palais construit sous la période coloniale française début 1900. Vous pouvez toujours aller le voir sur internet, on a pas pris le risque de froisser la garde nationale en tentant l'interdit!

On passe la rue des bijoutiers et le quartier commercial d'Ambatonakanga, pour atteindre une des quatre églises Anglicane, les "mémorial Church", qui abritent le tombeau des premiers missionnaires britanniques. L'histoire n'est pas très clair, mais des tombes de jeunes hommes, femmes et enfants sont enterrés ici, ont ils été assassiné ou juste enterrés après une mort naturelle. On a du mal à saisir l'explication de Tina...

Nous empruntons le chemin de croix des martyrs par un escalier du nom de Rasalama, cette chrétienne, victime des exécutions capitales sous Ranavalona I, le 28 mars 1849. Ce jour là, 14 personnes emballées dans des nattes sont précipitées du haut de la grande falaise de Tsimihatsaka, coupable d'hérésie en adoptant le christianisme, non toléré par la reine. Les trois églises anglicanes ont été construite en hommage aux chrétiens morts, sur les lieux d'exécution, qui pouvaient avoir lieu soit du haut de la falaise, soit par noyade dans la rivière, soit par l'épreuve du bûcher!! Elle n'était pas tendre cette Ranavalona I ...!!

Cet escalier nous amène aussi au plus vieux lavoir de Tana, les lavandières y travaillent durement pour des riches familles qui confient leur linge à ces femmes. Le litre d'eau se paye 10 Ariary ( 0,003 cts d'euros!! ), chacune à son bac de lavage et fait ensuite sécher son linge à même le sol dans la pelouse, sur les arbustes mais aussi sur des cordes à linge, mais elles préfèrent le mettre à même le sol, c'est dans leur habitude.

La cathédrale catholique est un édifice en pierre inauguré en 1890, qui a remplacé la petite église en bois. Le passage de Jean Paul II en 1989 pour la béatification de Victoire Rasoamanarivo fut un grand événement qui a marqué les lieux! Une petite chapelle a été édifié en hommage à ce cette sainte.

Avant tous les édifices, quelqu'ils soient, églises, cathédrales, palais étaient fait de bois, car la pierre était utilisée uniquement pour les tombeaux, sinon c'était "fady" ( interdit - tabou ). C'est sous le règne de la reine Ranavalona II, vers 1870 que les bâtiments en pierre apparaissent, celle ci étant convertie au christianisme. Elle donne même l'exemple en remplaçant son propre palais en pierre. Le palais d'Andafiavaratra ayant brûlé en 1976, n'a jamais été complètement restauré, mais il abrite quelques objets sauvés de l'incendie.

La haute ville, toute en pavés et riches de bâtiments à la colonnade. Elle me fait penser aux grandes villes du nord de la France ou de la Belgique, avec de belles demeures aristocratiques art déco comme on peut encore voir dans certaines rue de Roubaix!! 

Aucun plan d'urbanisme n'a été mis en place par la reine une fois qu'elle a autorisé les premières maisons en pierre. L'époque coloniale a tenté d'y remédier mais il était déjà trop tard, pas moins d'une centaine d'escaliers , des plus imposants aux plus simples passages anonymes dessinent la ville. L'époque coloniale a surtout permis de construire deux énormes canalisations, elles aussi en Y, permettant de désengorger les eaux pluviales pour les rédigerez dans le plan d'eau d'Anosy en forme de cœur et ne plus inonder la basse ville.

Après notre visite de Tana et surtout ces 3 jours de glandage, à se remplir la panse à Tana, avec des tournedos Rossini, du magret de canard grillé à 4€ ou des plats malgaches, tels que le romavaza, qui est le plat représentatif par excellence du pays, il est temps de penser notre voyage! Certains parlent de routes impraticables au sud, d'autres d'insécurité au centre... Bref, qu'est ce qu'on fait?

On ne se laisse pas abattre, on compense avec la bouffe, ça nous aidera à avoir les idées claires! Au café de la gare, on se régale une dernière fois avec des beignets au cœur coulant de chocolat noir, avec de la glace vanille maison et de la crème anglaise; et avec un vrai café!! On revit!! Un mois sans manger de bonnes choses qui satisfassent le palais ça joue un peu sur le moral! Au supermarché, on s'achète notre repas du soir, JC trouve un camembert président sous vide, de la saucisse fumé et un saucisson, il est HEUREUX. On se prend aussi un bon petit rouge! Moi, je me prends obligatoirement une plaque de chocolat noir, ça peut sembler bête quand on est en Europe, mais ici en Afrique, ce sont des denrées rares de luxes!!

Demain départ pour...